Histoire d'animaux

Parce que les animaux sont étonnants...

Des phoques d’eau douce

Dans le nord du Québec, une population de phoques communs, ou veaux-marins (Phoca vitulina) s’est retrouvée isolée depuis des millénaires dans les « lacs des loups-marins ». Ces animaux n’ont donc plus aucun contact avec la mer, et sont considérés comme une sous-espèce distincte des autres variétés de veaux-marins. La même espèce se reproduit en France en Baie de Somme, et pénètre régulièrement dans les fleuves ! En juillet 2010, un phoque commun nageant dans la Loire a été photographié à plus de 500 kilomètres de la mer, à La Charité-sur-Loire dans la Nièvre. L’année suivante au mois de mai, un autre veau-marin en train de se prélasser au soleil sur un banc de sable était filmé près de Tours. À la même période, un individu était remarqué à Bergerac dans la Dordogne. En 2012, même phénomène avec un phoque photographié au bord de la Loire près de Nevers, et d’autres ailleurs. Des ossements préhistoriques datant du paléolithique supérieur (entre -30 000 et -12 000 ans) prouvent que ces mammifères aquatiques pouvaient déjà se trouver très loin des côtes françaises, et que cela fait partie de leurs mœurs habituelles.

En dehors de ces marins d’eau douce, différentes espèces de phoques vivent totalement coupés des océans, telles ces populations de phoques marbrés, ou phoques annelés (Phoca (Pusa) hispida) des régions des lacs Saimaa en Finlande, Ladoga et Onega en Russie. Le phoque de la Caspienne (Phoca caspica) reste quant à lui cantonné à une mer intérieure dont l’eau est légèrement salée.

Cependant, la seule espèce de phoque dont tous les représentants vivent uniquement en eau douce est le phoque du Baïkal, ou phoque de Sibérie (Phoca sibirica), que l’on ne rencontre que dans le lac Baïkal et le lac Oron, à l’est de la Russie. Leur origine est incertaine. À la suite de changements climatiques, certains se seraient retrouvés en mer Caspienne et d’autres dans le Baïkal. En tout cas, ces derniers ont trouvé dans le lac une ressource de poissons suffisamment abondante et se sont installés. Leurs populations isolées des autres ont peu à peu évolué en une espèce particulière. Certains pensent qu’ils descendraient des phoques marbrés de l’Arctique.

Les phoques du Baïkal sont les plus petits phoques de la planète. Ils vivent sur l’un des plus grands lacs qui existent, d’une longueur de 636 kilomètres, et le plus profond du monde avec un maximum de 1637 mètres. Ils peuvent plonger à plus de 200 mètres de profondeur pour trouver leur nourriture, et rester une demi-heure sous l’eau sans problème.

Adorables vampires

On a découvert que ces petites chauves-souris buveuses de sang, qui vivent de l’Amérique du Sud jusqu’au Mexique, pratiquaient l’altruisme ! En effet, un vampire qui ne se nourrit pas pendant deux jours meurt rapidement de faim. S’il rentre bredouille, il demande donc à un autre, grâce à des mimiques particulières, de lui régurgiter un peu de nourriture. Grâce à ces « becquées », l’ensemble de la colonie peut donc survivre.

Le chat qui plonge

Vous pensez que tous les chats détestent l’eau ? Pas du tout. Dans des marécages asiatiques, l’étrange chat à tête plate (Prionailurus planiceps) plonge, nage comme une loutre et capture des poissons sous l’eau. Ce chat pas comme les autres a les pattes semi palmées, les oreilles anormalement petites et une denture destinée à retenir des proies glissantes, car même ses molaires sont pointues. Il est si habile à poursuivre les poissons qu’il lui arrive de se faire prendre dans les filets des pêcheurs ! Son cousin, le chat pêcheur (Prionailurus viverrinus), se contente généralement de guetter ses proies depuis les rives, mais il nage avec beaucoup d’aisance. Au Pakistan, un chat pêcheur a été vu en train de nager sous l’eau pour attraper des canards par les pattes ! Ce petit félin de 6 à 12 kilos s’approche des villages, où il s’attaque aux chèvres, aux veaux, et même aux chiens. Des minets aquatiques qui dévorent des chiens, voilà qui n’est pas banal.

Des bains de fourmis
Dessin de Marc Giraud

Des oiseaux comme les geais, les pies, les merles et les étourneaux, prennent des bains de fourmis ! Certains s’accroupissent sur des fourmilières, ailes bien écartées, et attendent l’invasion des insectes grouillants. D'autres, plus pressés, prennent carrément des fourmis dans leur bec pour les poser sur leurs plumes ! Le but de la manœuvre ? Vraisemblablement de s’imprégner de l’acide formique éjecté par les insectes, car celui-ci possède des propriétés anti-parasitaires.

Une chouette aussi grande qu’un éléphant !

Les hommes préhistoriques ont côtoyé de drôles d’oiseaux. Ainsi, des éléphants nains (Elephas falconeri) ont existé dans les îles méditerranéennes sans doute jusqu’à l’époque des Grecs de l’Antiquité. Ils n’atteignaient que 60 cm au garrot. Dans la même région ont vécu des chouettes géantes (la chouette de Crète Athene cretensis et la chouette des Baléares Tyto balearica), aussi hautes que ces éléphants !

Le chat qui parle humain
Photo de Marc Giraud

Les chats adultes ne miaulent généralement pas entre eux pour communiquer, cet appel étant l’apanage des chatons. Le chat adulte miaule néanmoins pour interpeller les hommes, et il ne miaule que pour eux seuls ! Des spécialistes italiennes du comportement pensent que le miaulement, très proche de la voix du nouveau-né humain, provoque chez nous une réaction quasi irrésistible : ça « marche » presque à tous les coups, et le chat l’a compris. Ces chercheuses voient dans le miaulement un phénomène de mimétisme sonore.